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Sédiments pollués : dragage et traitement

07.12.2022

Un port de plaisance subit une pollution au cuivre et au tributylétain. Pour retirer et traiter les sédiments pollués en zone sous-marine, VALGO et son partenaire WATERTRACKS ont été retenus par la SAS Loire-Atlantique Nautisme.

Certaines pollutions sont invisibles. C’est notamment le cas en Bretagne, à Piriac-sur-Mer, où une partie du fond marin d’un port de plaisance est polluée. En plus de nos savoir-faire, des innovations techniques et notre conformité aux nouvelles réglementations, la proposition choisie valorise un groupement de partenaires techniques et l’application de notre expertise en dépollution.

Découvrez les enjeux et techniques de cette dépollution sous-marine en zone portuaire. Comment le retrait des polluants s’effectue malgré une profondeur entre deux et cinq mètres ? Quel traitement devons-nous privilégier ? Comment limiter l’impact sur l’environnement ?

Fond marin d’un port : extraire la pollution en toute sécurité

Au fil du temps, les sédiments s’accumulent naturellement en zone portuaire, surtout si un cours d’eau à proximité contribue à charrier des sédiments. Cette accumulation provoque un élèvement du fond qui racle le bas des navires de plaisance. Pour assurer la sécurité des embarcations, une bonne profondeur en zone portuaire est donc essentielle.

Dans le cas du chantier de Piriac-sur-Mer, entre 2022 et 2023, l’ensemble du port sera dragué. Suite à l’analyse des sédiments avant cette opération, des prélèvements ont été identifiés puis mesurés sur certaines zones du port. Pour réussir cette partie des travaux, VALGO a été mandaté en tant qu’entreprise spécialisée en dépollution atypique.

Avant tout, il faut sécuriser et s’assurer du bon confinement de l’opération sous la mer (éviter la dispersion des polluants). Des analyses sont donc régulièrement effectuées sur plusieurs points du site. Non seulement ces analyses garantissent les résultats du traitement, mais elles permettent aussi de vérifier l’absence d’impact négatif sur l’environnement. Ces relevés sont effectués grâce à un sondeur de sédiment développé par notre fournisseur STRATABOX. A la fin du processus d’audit du fond marin, nos équipes géophysiques fournissent à nos clients les levées bathymétriques.

Une fois l’audit validé, les travaux de dépollution en milieu sous-marin peuvent démarrer.

Draguer des sédiments pollués en fond marin : une méthode de dragage chirurgical

Pour dépolluer efficacement et respecter la nouvelle législation de dépollution en milieu sous-marin, le groupe VALGO a proposé une méthode de dépollution divisée en plusieurs étapes.

Tout commence par le dragage. Notre partenaire WATERTRACKS se charge de cette partie. En effet, cette société est spécialisée en travaux subaquatiques robotisés. Pour draguer la zone de pollution, notre partenaire utilise un robot sous-marin auquel est ajoutée une pelle mécanique, une pompe de dragage et un cutter rotatif en bout de bras. La précision obtenue évite l’excavation et la dispersion des polluants ou des sédiments en pleine mer. Equipé d’un GPS et d’une caméra, le robot est téléguidé par un conducteur à quai.

Le dragage de précision en zone difficile d’accès est désormais possible, y compris à proximité des pontons et des quais. Le robot sous-marin à l’image, désagrège et aspire les sédiments pollués pour les transporter via des tuyaux vers une unité de traitement, comme un grand aspirateur. Le volume capturé peut atteindre les 70 mètres cubes par jour. En plus du quantitatif, ce système a aussi l’avantage d’être sûr pour l’environnement : la technique de traitement par floculation et filtration dans des tubes drainants en géotextiles restreint les risques de défaillance technique aux pièces mobiles et mécaniques (presse, centrifugation…) soumises à de fortes contraintes d’abrasion.

L’autre avantage de cette technologie est de satisfaire les attentes de nos clients qui se préoccupent de l’impact des travaux de dépollution sur le voisinage : nuisances sonores, odeurs, pollution de l’air… Ces impacts négatifs seront limités au strict nécessaire pour la bonne avancée des travaux de dépollution.

La seconde étape peut commencer, il s’agit de traiter les polluants collectés.

Après le dragage sur mesure : séparer et traiter le cuivre et le tributylétain de l’eau

Vous en avez sûrement vu sans connaître leur nom et leur fonction : les géotubes ressemblent à des conteneurs en produits tissés. Or, au bout des tuyaux de l’aspirateur sous-marin, la pollution récupérée se déverse dans ces géotubes. Leur rôle est alors central pour dépolluer efficacement car ils séparent naturellement la pollution de l’eau salée sans énergie extérieure. Avant d’être rejetée en mer, l’eau est envoyé en unité de traitement puis sa teneur en polluant est vérifiée.

Le géotube retient toute la pollution dans sa toile. Très résistante, cette toile permet d’assécher les sédiments pollués en quelques semaines. Sous forme de boulette ou de boue asséchée, leur teneur en humidité est très basse. Ces déchets devront alors aller en centre de tri spécialisé.

Les déchets de cuivre et tributylétain traités en filière spécialisée

Grâce aux deux premières étapes, la pollution a été retirée du port, puis séparée de l’eau de mer. Le cuivre et le tributylétain sont séparés puis asséchés par évaporation. Ces déchets sont donc transportables et traitables en filière spécialisée. La pollution sera transportée vers la filière de traitement retenue pour ce projet. Or, les polluants ayant été submergés longtemps dans la mer, ils sont particulièrement acidifiés par le sel marin. Cela les rend particulièrement dangereux et seuls des centres de tri spécialisés pourront les recevoir.

En appliquant une dépollution couplée aux innovations techniques de nos partenaires, le chantier du port de Piriac-sur-Mer témoigne de l’expertise du Groupe VALGO et de son ADN de Médecin de la terre, y compris sous-marine.

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